Elizabeth Little est une fanatique des langues. Elle plonge dans les livres de grammaire comme on lit un roman, s’immerge des week-ends entiers dans le roumain, le mongol ou le cri, s’émerveille des différences et des similarités qui les éloignent ou les rapprochent, des conjugaisons et des déclinaisons.
Dans son livre Confessions d’une fanatique des langues, elle partage des anecdotes de tout genre sur son sujet préféré, des bizarreries, des exceptions aux règles grammaticales, passant de la formation des pluriels en arabe ou en hopi à la notion d’aspect en anglais et en russe, du système numérique du danois aux nombres en sindarin, du coup de glotte tahitien ou navajo à l’origine du baka japonais, des sacres québécois aux noms des couleurs qui sont loin d’être universels.
Mais la base 10 n’est pas l’alpha et l’oméga des nombres. Les systèmes vicésimaux (en base 20) ne sont pas si rares - un fait qui ne surprendra pas le sagace lecteur que vous êtes pour peu que vous ayez un jour pris la peine d’ajouter les doigts de vos mains à ceux de vos pieds. Les Mayas, mathématiciens et astronomes accomplis, font partie des peuples qui s’appuient sur ce mode de comptage et ils sont loin d’être les seuls : en maya, trente et un se dit buluc tu-kal, autrement dit : « onze après le vingtième ». Le yuki, une langue parlée par un peuple amérindien originaire du Nord de la Californie, on utilise l’un des systèmes numériques les plus étranges qui soit, la base 8, car on compte non pas sur mais entre ses doigts. Fallait y penser !Confessions d’une fanatique des langues, écrit par Elizabeth Little, traduit de l’anglais américain par Corinne Marotte, est disponible aux éditions Payot (2009, 172 pages). Son titre en version originale est Biting the Wax Tadpole: Confessions of a Language Fanatic.
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