Deux frères que tout sépare mais que l’appel de leur mère à l’article de la mort va peut-être réunir. Abandonnés par leurs parents durant leur adolescence, l’un, épileptique et schizophrène, vit en reclus dans des bois avec sa tente igloo, isolé des hommes pour se fondre dans la forêt, l’autre en quête de l’amour jetable dans la ville, sans attache sentimentale qui ne dure plus que quelques heures.
Le second devra retrouver le premier en un jeu de piste planétaire, puis ils iront rejoindre l’île où leurs parents se sont réfugiés dans leur paranoïa fortunée.
Ils sont à lire dans le sens normal de lecture. On saute les passages caviardés, excepté quand une insertion, une flèche, des pointillés, indiquent qu’il faut suivre un autre chemin. Souvent, le chemin mène vers des phrases entières écrites de sa main. Dans le blanc des colonnes, entre les lignes typographiées. Ce n’est pas une lecture instinctive. Une loupe est nécessaire. Il m’a fallu un peu de temps pour comprendre l’essentiel. Enfin, l’essentiel de ce qu’il me demandait. Parce que l’objet apparent du message était noyé dans un désordre de propos sybillins sur la météorologie, les chemins de forêt qui n’en sont pas, des ruines invisibles. Il y avait tout un passage sur un renard qui mettait des manteaux de boue la nuit venue. Des noms de villages aussi. J’ai eu le sentiment qu’ils désignaient un parcours, une cartographie bien réelle.Ludovic Debeurme nous montre de l’intérieur les tentatives d’ajustement de ses personnages à leur inadaptation à la société. Ils trouvent chacun leur équilibre qui, bien qu’instable et hors norme, leur permet de s’accepter tels qu’ils sont.
Ocean Park (éditions Alma, 2014, 160 pages), est le premier roman de Ludovic Debeurme, auteur de bande dessinée et illustrateur français né en 1971.
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