Saturday, January 17, 2015

Code source, William Gibson

Code source, William Gibson

Hollis Henry, ex-chanteuse du groupe Curfew, est maintenant journaliste freelance. Elle écrit pour Node, un magazine techno-culturel façon Wired pour lequel elle fait un reportage sur le locative art, une forme d’art qui consiste à installer des sculptures en image de synthèse en des lieux déterminés par leurs coordonnées GPS. Et sans casque de réalité virtuelle sur les yeux avec le bon code WiFi et la bonne URL, impossible de voir la crise cardiaque de Scott Fitzgerald dans un Virgin de Los Angeles ou la torche de la Statue de la Liberté sur la plage.

Mais Node n’existe pas vraiment, ou du moins pas encore, ou pas comme on l’imagine, servant d’alibi aux lubies de son propriétaire Hubertus Bigend qui accorde un budget illimité à Hollis tout en dirigeant son enquête afin qu’elle rencontre Bobby Chombo, le technicien de génie qui hacke la grille GPS et bidouille des serveurs WiFi pour projeter les œuvres des artistes virtuels.

En parallèle, une famille de réfugiés sino-cubains trafique des iPods de contrebande au contenu crypté à New York. Ses membres, formés au systema du KGB par le grand-père, communiquent via textos en volapük qu’un addict tenu en laisse par la drogue s’empresse de traduire pour un flic plus ou moins douteux. Si on rajoute au tableau les orishas vaudoues qui aident la famille, on retrouve toute l’ambiance polar déjanté de , auteur canado-américain vivant à Vancouver, chef de file du mouvement cyberpunk littéraire.

Reste à découvrir enfin, défini en creux par son absence, l’objet de toutes les convoitises et dont on ne sait rien, sinon qu’il est caché dans un autre.
— Tout le monde fait de la RV, dès qu’on regarde un écran. Tout le monde. Depuis des dizaines d’années. On n’avait plus besoin de lunettes ou de gants. Ça s’est fait comme ça. La RV était une façon encore plus spécifique de nous dire où on allait. Sans trop nous faire peur, hein ? Mais le locative, on est nombreux à le faire. Mais on ne peut pas faire ça juste avec le système nerveux. Un jour, on pourra. On aura internalisé l’interface. Ça aura évolué au point qu’on oubliera. On se promènera dans la rue, et…
Il écarta les bras en souriant.
— Welcome to Bobbyland, dit-elle.
— Bingo.
Traduit de l’anglais canadien par Alain Smissi, Code source (494 pages aux éditions Au Diable Vauvert, 2008), ou Spook country en VO, est le second volume d’une trilogie qui commence par Identification des schémas.

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