Wednesday, August 14, 2013

Ces mots qui meurent, Nicholas Evans

Ces mots qui meurent, Nicholas Evans

Le linguiste australien Nicholas Evans nous présente, dans son livre intitulé Ces mots qui meurent : les langues menacées et ce qu’elles ont à nous dire, un panorama très détaillé des apports linguistiques des langues moribondes qui s'éteignent autour de nous à un rythme accéléré (on parle d'une langue tous les quinze jours).

Illustré de nombreux exemples, cet ouvrage qui s'adresse autant aux néophytes qu'aux spécialistes nous parle de la diversité linguistique et des trésors qu'elle recèle, mais aussi des problématiques de transcription, la phonologie, le découpage conceptuel et lexical de la réalité, la cognition sociale qui transparaît dans la grammaire et le vocabulaire, la linguistique historique, les rapports de coévolution entre le langage et les autres aspects de la culture. Il est difficile de détailler tous les aspects abordés par ce livre, aussi je vous renvoie à un résumé moins concis pour vous faire une bonne idée de celui-ci.
Il arrive aussi qu'au sein d'une communauté linguistique dont les derniers locuteurs âgés ne maîtrisent déjà plus très bien la langue on découvre l'existence d'un jeune homme ou d'une jeune femme auxquels les hasards de la vie ont permis d'acquérir un niveau de connaissance du parler de leurs ancêtres qui repousse d'une génération sa disparition totale. C'est ce qui est arrivé récemment pour une langue du littoral pacifique, le hupa. Verdena Parker, aujourd'hui âgée d'une soixantaine d'années, vivait encore il y a peu avec sa mère, née au XIXe siècle dans une localité éloignée de l'Oregon. Lorsqu'elle entra en contact avec le spécialiste de l'athapascan Victor Golla, ce dernier découvrit qu'elle parlait une forme classique et très pure du hupa, et ce au moins aussi couramment que les premiers locuteurs avec lesquels le linguiste avait travaillé dans les années 1960.
Ces mots qui meurent : les langues menacées et ce qu’elles ont à nous dire (éditions La Découverte, 2012, 390 pages), écrit par , traduit de l'anglais australien par Marc Saint-Upéry, édition originale : Dying Words: Endangered languages and what they have to tell us (éditions Wiley-Blackwell, 2009).

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