Wednesday, November 7, 2012

Les Travaux du Royaume, Yuri Herrera

Les Travaux du Royaume

Lobo voit le sang des personnes qu'il croise, il y lit leur caractère et leur grandeur, leur misère et leurs aspirations. Il écoute les histoires qui se colportent et en fait des chansons. Car Lobo est un troubadour qui s'investit dans les histoires qu'il chante. Dans une taverne, il croise le chemin du Roi, et sa vie bascule. Il devient alors l'Artiste et entre au Palais où il compose pour les courtisans et toutes celles et ceux qui s'y pressent.
C'était un roi et autour de lui tout prenait sens. Les hommes se battaient pour lui, les femmes accouchaient pour lui ; de son côté, il les protégait et leur faisait des présents et chacun dans le royaume avait, de par sa grâce, une place déterminée. Mais ceux qui accompagnaient ce Roi n'étaient pas de simples vassaux. C'était la Cour.
Fable moderne qui présente la violence du crime organisé sous l'apparence d'une cour royale où chacun a un rôle à jouer, peuplée de personnages et de figures mythiques tels que l'Héritier et la Sorcière, le Joaillier et la Fillette, ou encore le Journaliste et le Gringo, Les Travaux du Royaume présente une autre lecture du monde, ou plutôt d'un coin du monde, la vision d'un certain Mexique. Et ce sont intrigues de cour qui se trament et guerres secrètes qui se préparent tandis que la lumière du Palais transfigure tout ce qu'elle touche et que le peuple se presse les jours d'audience, légèrement illuminé par la foi.

Paru en France aux éditions Gallimard (2012, 128 pages), Les Travaux du Royaume est un roman de l'auteur mexicain , Trabajos del reino en version originale (éditions Periférica, 2008, 120 pages), traduit de l'espagnol mexicain par Laura Alcoba.

Né à Actopan, au Mexique, en 1970, Yuri Herrera a reçu pour ce roman le prix binational Mexique/États-Unis Border of Words en 2003, ainsi que le prix Autres voix, autres milieux (Otras Voces, Otros Ámbitos) en Espagne en 2009.

2 comments:

  1. Ce premier roman de Yuri Herrera est très intéressant dans sa façon originale d'aborder le thème de la drogue et de la violence qu'elle génère. L'écriture est remarquable, concise et riche à la fois. A condition de pouvoir le lire en espagnol, car la traduction française est très mauvaise:non seulement elle peine à restituer la richesse de la langue originale, mais, et cela est plus grave, elle recèle quelques contresens

    ReplyDelete
    Replies
    1. Je n'ai pas eu la chance de le trouver en espagnol, aussi me suis-je contenté de la version traduite. N'ayant de fait pas de point de comparaison, je l'ai trouvée très agréable à lire. Quant aux contresens et autres choix de traduction éventuels, je préfère en général ne pas comparer les versions, ce qui permet d'apprécier celle que le hasard m'a mis entre les mains en premier.

      Delete