Le voyage que nous conte Bruce Chatwin dans En Patagonie fait partie de ces grands voyages longtemps rêvés, à la recherche de cet inconnu du bout du monde qui attire l'éternel nomade. Nourri de littérature et pétri de mythes et de légendes, Bruce nous convie sur ses pas à la rencontre d'une galerie de portraits, ces hommes et ces femmes rencontrés sur le chemin, tels le père Manuel Palacios, le génie encyclopédique du Sud, Archie Tuffnell, digne octogénaire dans son estancia, ou une doctoresse russe amputée des deux jambes, sont autant d'occasions d'explorer leurs vies d'immigrants et d'aventuriers, de partager leurs rêves déchus et leurs espoirs encore vivants, et de remonter dans le temps à la recherche de Butch Cassidy, de l'anarchiste Radowitzky, des indiens Ona et Araucans, ou encore du roi auto-proclamé Orélie-Antoine de Tounens.
À partir d'Ushuaïa, il me fallut faire près de soixante kilomètres à pied le long du canal de Beagle pour atteindre l'estancia Bridges à Harberton.En Patagonie (éditions Grasset, 2002, 314 pages) a été écrit par Charles Bruce Chatwin, écrivain anglais (1940-1989), et traduit par Jacques Chabert. Sa version originale, In Patagonia, qui date de 1977, a gagné les prix Hawthornden en 1977 et E. M. Forster en 1979.
Pendant les premiers kilomètres, la forêt descendait jusqu'au rivage et on apercevait à travers les branches l'eau vert sombre et les serpentins de varech pourpres ballottés au gré des vagues. Plus loin les collines laissaient la place à des pâturages d'herbe rêche, parsemés de marguerites et de champignons.
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