Livre de voyage et de souvenirs écrit par une cubaine qui nous raconte comment elle partait en guérilla et pas en vacances, puisque les moyens de transport hasardeux, le plus souvent des camions croisés sur la route, ou le fameux train de Hershey qui relie La Havane à Matanzas, et l'hébergement incertain une fois sur place, mettant à profit l'hospitalité des habitants ou le calme d'un parc, faisaient de chaque expédition une aventure.
On y découvre Baracoa, Bayamo et le pic Turquino qui culmine à 1 974 mètres dans la sierra Maestra avec ses chemins boueux et pentus, Santiago de Cuba, Trinidad, Matanzas, la région de Viñales et ses mogotes irréels, La Havane, point de départ et de retour de la voyageuse.
On y découvre aussi les superbes photographies noir et blanc de l'italien Francesco Gattoni, ses portraits et ses paysages aux ombres magnifiques.
Quand j'étais à l'Université, je passais presque toute l'année à planifier avec mes amis le voyage d'été, un déplacement naturellement limité au territoire national, car l'étranger était une zone interdite, un territoire prohibé, hors d'atteinte. Par chance, Cuba est une île tout en longueur, pleine d'endroits que nous étions prêts à découvrir. Cependant, nous n'utilisions jamais l'expression « parti en vacances », sans doute parce que le concept de vacances implique un moyen de locomotion sûr et un minimum de confort, ou parce qu'en grandissant nous avons été profondément influencés par la réthorique révolutionnaire et les histoires de la lutte dans les montagnes ; en tous cas, une chose est sûre, en été « nous partions en guérilla ». Tout simplement. Prendre le sac à dos et se lancer dans les chemins avec l'idée d'arriver quelque part, c'était « partir en guérilla ».Cuba, les chemins du hasard, écrit par Karla Suárez, traduit de l'espagnol cubain par Claude Bleton et illustré par Francesco Gattoni, est disponible aux éditions Le bec en l'air dans la collection Collatéral (2007, 125 pages).
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