Une jeune fille découvre dans la bibliothèque de sa mère Asgard et les dieux, un livre qui conte l’histoire tourmentée des dieux nordiques et les mythes qui les entourent. Avec son masque à gaz toujours à portée de main (nous sommes dans la campagne anglaise pendant la seconde guerre mondiale), elle s’immerge dans ces contes où le serpent Jörmungandr grandit tellement qu’il finit par faire le tour du monde et mordre sa propre queue, où son père Loki se métamorphose sans cesse pour jouer des tours cruels, où le loup Fenris, un autre de ses enfants monstrueux, se fait enchaîner par les dieux, ce qui coûtera sa main à Týr.
Les légendes nordiques vus par les yeux d’une enfant à qui l’on enseigne le christianisme et qui attend le retour de son père, pilote en Afrique, mettent en regard la violence et les règles sous-jacentes des mythes où les dieux ont un rôle défini, celui de contenir les forces maléfiques sans jamais pouvoir les supprimer, et le monde réel où les théories les plus néfastes sont comme les loups qui hurlent dans les forêts de l’esprit et que chacun doit maîtriser.
Le loup est libre, et monstrueux : le loup est l’ancêtre du chien, cette créature liée au foyer et à la chasse, qui a remplacé le chef de meute par un être humain. Les êtres humains comme les dieux ont constitué leurs propres meutes pour traquer et tuer celles des loups. Peut-être que les louveteaux furent arrachés à leur tanière, une fois les parents massacrés, puis nourris de lait et de viande, soustraits à la nature sauvage. Peut-être qu’un louveteau solitaire s’assit un jour en bordure d’une clairière et se mit à hurler, pour être recueilli par une femme qui sut le nourrir et l’apprivoiser.Paru en France aux éditions Flammarion (2014, 200 pages), La fin des dieux est un roman de Antonia Susan Byatt, écrivaine britannique (Sheffield, Angleterre, 1936) traduit de l'anglais par Laurence Petit et Pascal Bataillard (version originale : Ragnarok: The End of the Gods aux éditions Grove Press, 2012).
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