Un préfet assassiné, son corps mis en scène dans une représentation religieuse. Des bibles rarissimes dérobées, des méreaux disparus, des relevés de compte envolés. Une plongée dans le monde interlope qui relie le crime organisé et les sphères politiques, où les pots-de-vin servent autant à blanchir l'argent sale qu'à acheter les bons auspices des uns et des autres.
Il se sentait pris au piège, dans la tenaille. Il desserra son col de chemise… Dans les dossiers de Maricke, Farel trouverait leurs comptes personnels à l'Arzi Bank de Zurich, ainsi qu'à la Mauer Bank de Genève, les relevés, les notes et certains contrats. Il ne savait pas ce que contenaient les autres dossiers, notamment celui, inconnu de lui, de la fondation pour l'Église évangélique Haute-Lusace silésienne, qu'elle avait fondée quinze ans plus tôt avec son frère. elle avait toujours refusé de lui donner le moindre détail, lui faisant simplement comprendre que ce n'était qu'une affaire de famille, de famille allemande, sa famille, et que ça ne le concernait pas. Il n'oubliait pas qu'en 1979, en pleine crise des Cruise Missiles une association évangélique dont Maricke était la présidente, alimentait les mouvements pacifistes en Allemagne avec de l'argent venu d'URSS…André Blanc manie à la perfection les ellipses temporelles entre les chapitres. On se retrouve plongé dans l'action après chaque scène, la scène intermédiaire étant éludée et son résultat intégré dans la suivante. À quoi sert de lire les confessions d'un témoin puisque l'intérêt réside dans la façon de l'amener à se confesser, l'information divulguée pouvant se déduire des actions subséquentes ?
Quant au contenu de son ordinateur et ses contacts mails, il préférait ne pas y penser. Il savait Maricke d'une extrême prudence, mais il redoutait maintenant le pire.
Tortuga's bank (éditions Jigal, 2013, 245 pages), écrit par André Blanc, né à Lyon où il fut adjoint au maire à la fin des années 80 avant de démissionner pour inadéquation totale.
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